La direction sans mors, les prérequis
- Zoé Cormerais
- 21 janv. 2015
- 3 min de lecture
Il est fréquent, d’entendre dans la bouche des cavaliers que la direction sans mors est moins précise qu'avec un mors et que sans mors le cheval répond moins bien, voir pas du tout, à nos demandes. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui nous consultent et se demandent comment faire pour diriger un cheval sans mors ou en cordelette.

Ces difficultés montrent qu'une partie essentielle du travail n'a pas été faite ou que ce travail n'est pas acquis ou encore, que certaines étapes essentielles ont été oubliées. Nombreux sont ceux qui pensent que pour monter sans mors, il suffit de changer de matériel. Il n'en est rien ! Lorsque vous retirez le mors, il ne reste que la vérité. Le mors permet malheureusement de camoufler certains problèmes et de faire céder un cheval plus rapidement sans que nous nous en rendons forcément compte. Mais alors, nous sommes dans un rapport de soumissions plus dans la communication avec l'animal. Que nous montions avec ou sans mors cet outil ne devrait jamais etre utilisé comme un frein ou un outil de contention mais plutôt comme un outil de communication, hors de nos jours ce n'est plus toujours le cas. Que vous montiez avec ou sans mors, l'éducation de votre main est essentielle ! Avoir une bonne main est un travail de chaque instant. Une main dure quel que soit l'outil sera synonyme d'inconfort et d'incompréhension de la part du cheval.

Nous ne le répetterons jamais assez, tout commence à pied, grâce aux 7 jeux de Parelli et, plus précisément avec le jeu du porc épic et de la conduite. Il vous faudra enseigner à votre cheval le langage de la main et des jambes. Lui apprendre que lorsque nous exerçons une pression sur son corps par l'intermédiaire des rênes ou des jambes, nous attendons de lui qu'il cède à cette pression. Tout ceci vous parait peut etre futil mais rappelons le, céder à une pression est contraire à la nature du cheval, celui-ci ayant plutôt tendance à s'opposer à la pression (reflexe d'oposition).
Pour rappel vous trouverez les articles correspondants en cliquant sur les liens ci-dessous :
Mais revenons à notre sujet, je vais tenter de vous expliquer brièvement la démarche à suivre pour ne pas conduire sans volant. Le travail de la direction commence à pied, je vais partir du principe que le jeu du porc-épic, que les flexions d'encolure ainsi que les déplacements des antérieurs et des postérieurs sont parfaitement acquis. Ces derniers serviront pour l'arrêt d'urgence mais aussi pour tourner directement avec les épaules où les fesses de votre fidèle destrier. Vient ensuite le travail monté où « il suffit » d'apprendre dès le début au cheval, que ce soit d'ailleurs en licol, en mors, en Likorn, en side ou tout ce que vous voulez, à tourner avec le poids du corps, le focus.
C'est-à-dire, qu'il y a tout un monde entre le moment où nous décidons de tourner et celui où nous utilisons les rênes, il faut demander la direction dans cet ordre :

1- Avec le regard, je regarde loin et dans la direction où je veux aller
2- Le poids du corps (focus), il suit normalement mon regard mais, peut s'accompagner d'un pivot du buste dans la direction donnée. 3 - Les jambes : je place ma jambe intérieure pour ouvrir le côté où je veux tourner et je ferme ma jambe extérieure à la sangle pour fermer l'autre côté et pousser l'epaule dans la direction souhaitée 4- Le stick : il peut renforcer ma jambe et aider le cheval a comprendre ce que nous attendons de lui ou renforcer l'action de la rêne de support (ou rêne d'appuie) en poussant l'encolure.
5- Je fais une belle rêne directe (ou rêne d'ouverture) toujours en regardant loin, la main haute. La rêne directe (rêne d'ouverture) ou la rêne de support (rêne d'appui) n’intervient qu'en dernier recours si le cheval ne tourne pas.
Avec cette méthode vous apprenez à votre cheval à répondre à votre focus et vous n'êtes donc plus tributaire des rênes ce qui vous sera d'une grande aide pour le travail en free style et en cordelette.
« Les rênes ne servent que si le cheval ne comprend pas les phases précedentes : regard, focus, jambe et stick »
Après quelques séances de pratique, vous passerez au travail à une seule rêne pour jouer entre les rênes directes et les rênes de support, tout cela devrait être de la rigolade puisque dadou tourne au poids du corps. Et puis dans quelques mois, entamer la direction au stick sur le même principe, avec un ou deux stick selon votre préférence. Jusqu'à atteindre « l'ultime étape », la cordelette et le free style, qui sera qu'une formalité dans un espace sécurisé. Bonne cavalcade !

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