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Désensibilisation, habituation, inondation

  • Photo du rédacteur: Anne-Sophie Tréhour
    Anne-Sophie Tréhour
  • 4 juil. 2015
  • 3 min de lecture

Le cheval est avant tout une proie, les chevaux, les bovins et les cervidés sont programmés par la nature pour déjouer les tentatives des prédateurs. S’ils n’en étaient pas capables, ils auraient depuis longtemps disparus.

En règle générale, les animaux-proies sont peureux, claustrophobes et toujours prêts à démarrer à la moindre alerte. C’est une question de survie. Ils doivent rester sur le qui-vive, pouvoir fuir au moindre signe de danger et rester groupés. Leur vision périphérique très large leur permet de détecter tout changement qui pourrait menacer leur survie.

De notre côté, pour assurer leur sécurité dans notre monde moderne et dans le cadre de la pratique de l’équitation, il est important d’augmenter leur confiance et leur bravoure, sans quoi leur instinct de survie pourrait entraîner des blessures graves tant au cheval qu’au cavalier.

C'est à l'homme d'apprendre au cheval à être plus courageux, à ne pas réagir face à certaines situations ou objets du quotidien et à réfléchir devant quelque chose qui l'effraie. Pour cela, différents moyens s'offrent à nous mais, tous ne sont pas inoffensif pour le cheval et sa santé mentale. Nous allons dans cet article clarifier certain concept qui reviennent très souvent dans le vocabulaire équestre, mais qui pourtant sont rarement utilisés à bon escient.

Désensibilisation :

Le secret est de ne jamais effrayer le cheval en commençant à bonne distance. Si le cheval est effrayé, éloignez se qui l'effraie et adopter un rythme régulier avec l'objet (approche - retrait) . Cela donne confiance au cheval en lui permettant d'anticiper. Conservez ce rythme jusqu'à ce que vôtre cheval réalise qu'il n'y a en fait rien d'inquiétant et qu'il soit capable de rester parfaitement immobile et décontracté. Enfin, prenez garde à ce que la longe soit assez lâche, afin qu'il ne se sente pas prisonnier, elle ne doit pas non-plus traîner dans vos pieds.

Nous voyons bien que le but d'une désensibilisation N'EST PAS d'effrayer le cheval jusqu'à se qu'il s'immobilise !

Une bonne désensibilisation utilise la technique de "L'approche -retrait" :

Comment procéder :

>> Désensibilisation à un objet (seringue, bâche, vaporisateur, drapeau, imperméable…) :

Cela consiste à approcher progressivement l’objet de la peur vers le cheval mais, dès que celui-ci se contracte ou devient mal à l’aise ou tout simplement à peur, il faut que nous éloignons l’objet pour ne pas provoquer de panique. Petit à petit, à force de temps et de répétions le cheval supportera de plus en plus l’objet près de lui et nous pourrons même tenter de le poser sur sa peau (épaule) après que celui-ci est pu le sentir et l’inspecter.

>> Désensibilisation d’une partie du corps du cheval :

Il arrive que certains chevaux refusent tout contact sur certaines zones de leurs corps (oreille, flancs, jambes,pieds …) dans ce cas, commencez par le caresser sur une zone confortable (garrot, croupe …) puis dirigez vous progressivement, le moins direct possible vers la zone sensible. Dès que le cheval montre des signes de peur, d’agacement, d’agitation revenez vers la zone de confort. Patiemment vous allez gagner du terrain, voir toucher cette zone sans que le cheval se s’inquiète de trop et au final celui-ci se laissera toucher sans crainte, il aura compris que nous ne cherchons pas à lui faire du mal.

Habituation :

L’habituation est une atténuation de la réaction en face d’un stimulus. Par exemple, si mon cheval a peur des voitures je vais le mettre au pré à coté d'une route, s'il a peur des drapeaux et banderole je vais en placer dans son pré, etc.

Comme pour la désensibilisation, le cheval va apprendre à ne plus réagir à une stimulation qui n’est associée à aucune conséquence. Il va s'habituer à l'objet de sa peur et comprendre qu'il n'y a aucun danger.

Inondation :

Consiste à maintenir un stimulus tant et aussi longtemps que le cheval réagit, le principe est de continuer de l’y exposer peu importe ce qu’il nous dit, s’il fuit, se cabre, hennit, est paniqué… nous poursuivons tant qu’il ne démontre par un signe de résignation.

Le cheval est alors soumis à un stress incroyable, et contrairement à ce que nous croyons, il ne viendra jamais à «gérer son stress» et à ne plus avoir peur de l’objet en question. Il aura appris que montrer sa peur est encore plus désagréable et ne réagira plus, tout en intériorisant sa peur ! Un cheval immobile ne signifie pas un cheval calme. Les chevaux ayant subit ce type de pratique sont bien souvent des bombes à retardements résignés.

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