Les différentes actions de jambes

Que ce soit en équitation « éthologique », en équitation « classique » ou en équitation « western » le positionnement de nos jambes est une indication primordiale pour le cheval. Les jambes sont parties des « aides » utilisées fréquemment.

Je vais tenter de vous expliquer les principaux positionnements et ce qu’ils impliquent en équitation « éthologique ». Avant de vous parler des positions de jambe, je me dois de vous faire un petit rappel sur la position générale du cavalier au repos. Vous vous rappelez sans doute du fameux schéma de votre livre de galop :

Pour résumer succinctement, la position du cavalier influe directement sur l’équilibre du cheval, une mauvaise position peut entrainer de nombreux soucis tels que l’engagement, problème d’équilibre, de rassemblé, etc mais elle est aussi nécessaire pour préserver notre propre physique et éviter des soucis de dos. Le meilleur moyen de travailler sa position reste les bonnes vieilles séances de mise en selle, sans étriers (je vous entends déjà soupirer de bonheur). Pierre Beaupère dans un de ses articles pour Cheval Savoir (octobre 2009 n°4) a fait un résumé de la « position idéale » : « Piqûre de rappel : la position idéale

Que l’on soit d’abord bien clair : la position idéale n’a pas pour unique but d’être beau à cheval mais elle est la seule qui permet d’être efficace, de ne pas déranger notre monture, de ne pas abîmer notre colonne. C’est la seule qui, comme l’écrit le Maître Oliveira, permet l’indépendance des aides. La qualité d’une position ne réside pas dans le fait de se tenir bien droit mais, dans le liant et la tonicité (dynamisme) des muscles, principalement ceux du bas du dos. En voici les caractéristiques principales :

• cavalier assis profondément dans la selle, dont le jeu des articulations du bassin accompagne le mouvement du dos du cheval,

• colonne vertébrale tirée vers le haut,

• nombril vers les oreilles du cheval,

• jambes descendues et décontractées,

• talons légèrement plus bas que les pointes de pied,

• alignement épaules-hanches-talons,

• épaules descendues,

• coudes le long du corps, posés sur les crêtes iliaques (le haut des hanches),

• avant-bras en direction de la bouche du cheval,

• poignets et mains dans le prolongement des avant-bras,

• pouces vers le haut,

• mains tenant les rênes délicatement (ni trop ouvertes, ni trop fermées). »

Je vous recommande vivement la lecture de la suite de l’article disponible ici, vous y trouverez des exercices pour travailler la position de votre corps ainsi qu’un descriptif détaillé de la position idéale

J’insisterais juste sur la fixité de la jambe, tout aussi importante que celle de la main, la jambe doit être tout aussi décontractée que le reste du corps. Elles doivent être à leur place tout en restant souples, fixes tout en étant décontractées, les talons vers le bas sans forcer et les pointes de pieds parallèles au cheval et non en canard. Les jambes ne doivent pas non plus battre les flancs au rythme de l’allure, elles doivent savoir rester à leur place, être coordonnées et pouvoir agir l’une sans l’autre sans déranger l’équilibre général du cavalier et du cheval.

Bref, vous l’aurez compris la position du cavalier est une chose incontournable et essentiel dans la progression du couple, cavalier-cheval. Je vous invite à faire le point sur votre position pour cerner les problèmes à corriger. J’ai également remarqué que les selles non adaptées au cheval, sans parler du fait qu’elles peuvent être handicapantes pour le cheval, elles peuvent également l’être pour le cavalier. Veillez à vous entourer d’un professionnel qualifié en saddle fitting pour le choix de votre selle (cf : saddlefitting.fr ).

Entrons dans le vif du sujet : les différentes positions et actions de jambes, je vais tenter de vous expliquer simplement les 3 positions de base sachant qu’en dressage plus avancé il peut y en avoir beaucoup plus. Les jambes sont une aide incontournable dans la direction si vous voulez monter sans embouchure.

Position A :

La jambe en position « A » est placée devant la sangle, elle permet le contrôle des épaules en les poussant dans la direction opposée (cf article : La direction les Pré-requis). Cette position de jambe permet de travailler le contrôle des épaules (jeu du porc epic monté) et plus tard de monter en cordelette ou freestyle car elle permet de guider son cheval sans l'intervention de la main.

Position B :

C'est la position de base de la jambe, un peu en arrière de la sangle. C'est la jambe d'impulsion et d'incurvation du cheval. Le cheval doit savoir y répondre aussi bien de façon rythmique ou la suivre. Comme l’indique Sandrine Dhondt dans son livre « De l’éthologie au dressage », « Elle est indispensable au dressage mais, ne doit pas être une jambe de béton comme elle l’est souvent enseignée. » Cette jambe veille à ce que le cheval ne se couche pas à l’intérieur du cercle. Il faut imaginer que nos mains ou nos jambes sont des portes qui s’ouvrent, qui se ferment et ce combinent pour obtenir différentes figures de dressage.

Il faut également garder à l’esprit que le cheval est éduqué pour céder à la pression, c’est pour cela que cette jambe ne doit pas être « béton » mais, qu'elle doit céder un fois que le cheval a éxécuté son mouvement.

Position C :

Cette action de jambe se situe en arrière de la sangle, elle mobilise les hanches. Comme la jambe de Position A, elle a été apprise et acquise à pied dans le jeu du Porc-épic de Pat Parelli.

Elle sert aussi bien pour les déplacements des hanches, que pour les déplacements latéraux, que pour les changements de pieds au galop. Avec un travail approprié le cheval comprend très bien la différence.

Je rajouterais que le contact (et non coup de talon !!! ) simultané des jambes permettent une mise en avant du cheval, que ce soit pour une variation dans l’allure (avec l’aide de l’assiette) ou une transition montante. Cet article fait suite au précédent article sur les différentes actions de mains.

Source :

Article de Pierre Beaupère dans Cheval Savoir n°4 (octobre 2009) « Travailler sa position pour la rendre efficace »

« Manuel pédagogique de l’enseignant » de Catherine Ancelet

« De l’éthologie au dressage » de Sandrine Dhondt Crédit photo : Alexandra Besse

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